En se promenant dans les rues de sa ville natale, entre deux cours au lycée, Aglaé Bory, objectif en main, immortalisait chaque mouvement : « C’est comme ça que j’ai commencé. J’étais en classe de seconde et j’avais du temps. Je prenais des photos de ce qui m’inspirait et ensuite j’allais dans un petit labo pour les développer. J’ai appris en autodidacte. ».
En 1996, elle quitte l’Alsace pour étudier l’histoire de l’art à l’université d’Aix-en-Provence, un an plus tard la photographie à l’École nationale supérieure d’Arles, puis elle monte à Paris et devient l’assistante de photographes pour se perfectionner et se faire un réseau : « Jusqu’à mes 25 ans, c’était assez compliqué, j’ai eu du mal à me lancer », indique Aglaé Bory. En devenant maman à 26 ans, sa carrière débute : « Ce point de friction avec ma vie privée m’a paradoxalement permis d’être photographe professionnelle ».
Parallèlement elle travaille sur son projet personnel avec sa fille, Corrélations, une série d’images sur le lien entre une maman solo et son enfant.
Le souvenir de l’Alsace
« J’aime l’articulation entre le visible et l’invisible, c’est à la fois l’énigme et l’essence même de mon travail », affirme Aglaé Bory, récompensée par le prix Caritas de la photo sociale en 2020 ou le prix Balzac en 2021. Grâce à une résidence d’artistes, elle est revenue dans sa région natale en 2021, accueillie par la Filature de Mulhouse afin de réaliser des portraits de citoyens : « J’ai un rapport émotionnel avec l’Alsace, c’est le paysage de mon enfance et de mon adolescence, c’est ici que j’ai grandi ».
Matéo Bastian