Le temps d’une demi-journée, les agriculteurs prennent le rôle d’enseignant et font la classe aux élèves de primaires et maternelles. Un exercice inhabituel pour eux : « Cela change de notre quotidien mais nous sommes préparés. Chaque exploitant membre du Savoir vert suit une formation de dix jours, il apprend à créer des supports pédagogiques, à adapter son discours pour les enfants. À la fin, il reçoit un certificat du rectorat », annonce Charlotte Ritzenthaler, présidente de l’association depuis l’année dernière. Mettre les mains dans la terre, connaître le cycle des cultures et récoltes permet de partager avec les plus jeunes le quotidien des exploitants. L’objectif est d’ouvrir les fermes au grand public : « Le consommateur est parfois déconnecté du monde agricole. Le premier travail d’un agriculteur, c’est de nourrir la population. Le Savoir vert fait découvrir aux enfants l’origine des aliments qu’ils mangent dans leurs assiettes ».
Éveiller les vocations
De nombreuses activités à thèmes sont proposées en fonction des spécialités de chaque ferme. Maraîchers, viticulteurs, éleveurs, céréaliers collaborent avec les écoles autour d’ateliers ludiques et pédagogiques : « Les enfants suivent une feuille de route en parcourant chaque exploitation. Par exemple sur le thème de la vache au lait, ils doivent retracer le processus de production du produit brut jusqu’à sa transformation en visitant toute la ferme », indique Charlotte Ritzenthaler.
Une manière pour les enfants d’apprendre tout en étant en plein air dans un lieu unique qui rompt avec leur quotidien : « Le Savoir vert, c’est un peu l’école à la ferme. On aborde la science, l’histoire, la géographie. C’est beaucoup plus intéressant et stimulant ». L’association souhaite initier les plus jeunes aux enjeux du métier d’agriculteur et pourquoi pas susciter des vocations pour les générations futures.
L’info en plus
L’association Le Savoir vert est née en 1992 dans les Hauts-de-France. Chaque année, une délégation du Nord vient en Alsace afin de participer aux formations et collaborer avec les agriculteurs alsaciens.
Matéo Bastian
