Du point de vue de l’entrepreneur que vous êtes, quelle place occupe Colmar sur le plan immobilier ?
J’entends le discours politique, mais la situation est, comme ailleurs en France, difficile. Je le vois au quotidien. On sent bien sûr une envie de nombreuses personnes d’investir dans le neuf, mais la réalité est que sa faisabilité est aujourd’hui difficile. Colmar n’échappe pas à ce constat. Entre autres raisons, la hausse des matières premières, la flambée des taux immobiliers, ou la fin des prêts à taux zéro. Et ce ne sont là que quelques raisons qui fragilisent acheteurs, entreprises et services de l’État, l’immobilier générant en temps normal nombre de recettes…
Dès lors, quelles solutions ? Vous l’avez vous-mêmes dit, Colmar n’est semble-t-il pas à l’abri de cette crise immobilière…
Ce qu’il nous faut, c’est redonner confiance. Pour cela, il faut déjà inciter les primo-accédants à franchir le pas de l’achat, qui plus est à mesure que les loyers existants ne cessent d’augmenter. Mais pour cela est-il encore nécessaire de les y aider, de les accompagner. Les prêts à taux zéro étaient particulièrement incitatifs, avant qu’ils ne soient supprimés. Mais j’ai bon espoir que s’opère prochainement une prise de conscience gouvernementale.
« Très peu de Colmariens résident encore en hypercentre qui a la préférence des célibataires, étudiants ou touristes. »
Colmar semble néanmoins encore résister à la crise…
Certes, mais jusqu’à quand ? Très peu de Colmariens résident encore en hypercentre qui a la préférence des célibataires, étudiants ou touristes.
Dès que l’on parle de construire une famille, c’est vers sa périphérie que se tournent nos clients. Ajoutez à cela que nombre de logements anciens sont des passoires thermiques et vous aurez un aperçu de l’urgence qu’il y a à construire dans des conditions financièrement accessibles.
Les élus locaux semblent entendre notre discours, mais c’est au niveau de l’État qu’il importe aussi d’agir. À défaut, c’est tout un pan de notre économie, qui plus est localisé, que nous pourrions sacrifier si nous n’y prenons pas garde.