lundi 9 décembre 2024
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Arnaud Masson – Dans sa camera, Manu Chao

Dans son studio installé à Osenbach, où seul le chant des oiseaux vient troubler sa tranquillité, il a réalisé l’un des derniers clips de Manu Chao, Tu Te vas. À 50 ans, Arnaud Masson est non seulement réalisateur, mais ce Strasbourgeois de naissance est également musicien et investi dans un grand nombre de causes et d’associations. Maxi Flash est allé à la rencontre de ce passionné aux mille et une casquettes.

Vous êtes un homme très occupé…

Je suis très actif dans le monde associatif, c’est vrai. Je suis membre du conseil d’administration du Noumatrouff, du conseil d’administration de l’association Balance Ton Son.

Je m’implique aussi pas mal dans tout ce qui est réseaux et associations pour les causes environnementales.
Je suis aussi réalisateur indépendant, et responsable audiovisuel d’une société qui fabrique des ustensiles de cuisine dans les Vosges. J’ai des activités artistiques, je suis investi dans l’association de lutte contre le cancer des enfants à Guebwiller…

Voilà, il y a sûrement plein de choses encore, mais pour résumer, c’est à peu près ça (rires).

La musique est entrée dans votre vie à quel moment ?

A 16 ans, et là j’ai décidé de devenir musicien, ce qui, finalement, n’a jamais vraiment été le cas. Mais ce n’est pas grave, c’était de belles aventures. Avec des amis, on a eu envie de monter un groupe. Chacun a choisi un instrument, et comme il ne restait que la basse, c’est ce que j’ai pris.

Mon tout premier groupe, c’était les Splitters. Puis à un moment donné, j’ai peu à peu arrêté la musique.

Entre la vie pro et la vie de famille, j’ai laissé tout ça de côté, mais ça m’a aidé à me structurer, à m’ancrer dans l’action. Toute ma vie professionnelle s’est construite autour de ça. L’audiovisuel a découlé de la musique.

Au départ, j’étais animateur socioculturel. Ensuite, j’ai dirigé un centre de loisirs, puis j’ai passé un brevet d’État autour de la musique. Avec le Noumatrouff, on a créé le Zig Bus, il y a presque 15 ans.
C’était un bus équipé de stations de musique assistée par ordinateur, avec lequel on se déplaçait pour faire de la formation.

« le hasard est
le plus grand des artistes »

Comment êtes-vous devenu réalisateur ?

Je suis arrivé à la vidéo parce qu’à un moment, il était quand même temps que je gagne ma vie (rires). C’étaient les mêmes outils, le même type de logiciels… Et j’avais aussi envie de faire des clips. Donc c’était naturel. Au début j’ai fait des films de mariages, puis des films d’entreprises, des petits documentaires.

Ce qui me fait vivre aujourd’hui, c’est la vidéo institutionnelle et le marketing digital.

Vous avez fait référence à l’association Balance Ton Son. Quel est son principe ?

C’est grâce à Thomas Muré, le président, que j’ai rencontré cette petite équipe. Le projet principal de l’association, c’est un festival annuel, les Prés Salés. Le slogan c’est « Éveillez vos sens et régalez vos papilles ».
Donc, on est sur un festival engagé sur les questions sociales, on pratique des prix les plus bas possibles. Et sur les questions environnementales, avec un travail sur tous les producteurs avec lesquels on collabore : du bio, du très raisonné. Par exemple, on ne fait pas du ketchup, mais du quetschup (rires). Le plus local et sain possible ! On fait aussi les soirées Fascht, dont la première était avec Manu.

Vous parlez pas mal de Manu… Manu Chao ?

Oui. J’en parle beaucoup, particulièrement en ce moment, je suis très imprégné par tout ce qu’on a vécu depuis le mois de mai. J’ai fait un premier clip, probablement un deuxième, peut-être un troisième. J’ai aussi deux lives intégralement filmés.

Peu de gens ont autant filmé Manu Chao. Ma femme aussi trouve que j’en parle beaucoup. Elle me dit : « Mais tu vas me quitter pour Manu Chao ». Alors je me rends compte que, peut-être, c’est un peu trop (rires). Mais on est ami depuis 20 ans. Je pense qu’il s’est passé un vrai truc entre lui et moi. Il m’a remis en confiance et m’a redonné envie de créer. Il m’a même donné l’adresse de son luthier en Argentine. Là, je recommence à gratouiller.
C’est dans un coin de ma tête.

« Au début j’ai fait des films de mariages, puis des films d’entreprises, des petits documentaires »

Qu’avez-vous ressenti quand il vous a demandé de réaliser un clip ?

J’étais super heureux. Nous étions ensemble et j’ai montré ce que je faisais, 2-3 vidéos. Manu les a vu, a trouvé ça bien et a dit : « On va faire un clip ensemble ».

2 mois après, il a partagé à l’équipe de Balance Ton Son, des morceaux de son nouvel album. J’avais en tête une chanson, Tom et Lola, que j’aime beaucoup. Très vite, avec ma femme et deux enfants, on a fait un pré-clip de la chanson. Je l’envoie à Manu, et il adore. On continue et on arrive quasiment à un clip fini.
Et là il me dit : « J’ai un autre morceau, avec une rappeuse ». Alors j’ai commencé à travailler, et il a validé au fur et à mesure.

C’est une rencontre qui a l’air d’avoir un certain impact sur votre vie et votre parcours. Comment avez-vous fait sa connaissance ?

Par un ami commun à la Foire aux vins en 2003. Il m’a appelé pour me le présenter. On s’est recroisé dans les loges, on a mangé ensemble, puis on s’est retrouvé avec tous les potes et du vin.
La petite fête est devenue énorme, et plus tard on s’est revu, ainsi de suite. Que de petits hasards. Je crois qu’il dit que le hasard est le plus grand des artistes.

D’ailleurs, petite anecdote : le jour où on s’est rencontré, il devait partir, en fin de soirée. Son manager était avec lui, ils étaient pressés et il le tenait par le bras.

À ce moment-là, on passe à côté de son Tour Bus en chantant joyeusement. Quand il nous a vus, il a couru derrière notre voiture.

Donc la dernière image que j’ai de Manu Chao, du jour de notre rencontre, c’est lui dans mon rétroviseur, courant et tapant sur le part brise, alors que normalement, c’est moi qui aurais dû courir derrière sa voiture (rires).

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