A 75 ans, Luc Kieffer est le propriétaire d’une cave à vin, qu’il a sobrement nommée Le Lieu Dit-Vin. Cheveux gris et courts, coiffé d’un tablier noir, il raconte que sa passion pour cette boisson lui vient de son plus jeune âge : « Mon père faisait un peu de vin, pas grand-chose, c’était du loisir. C’est vraiment venu par les vignerons que j’ai rencontrés. Un jour, j’avais 14 ans, il a ouvert une bouteille rapidement. Je lui ai dit : il est âpre ton Bordeaux, tu devrais l’ouvrir un peu avant ». Luc a toujours eu le nez pour sentir les odeurs. Pourtant, c’est un jeune caviste. Il n’a ouvert son établissement qu’au milieu des années 2000. Et avant alors ? Avant, il tenait un magasin de bricolage, dans ce même bâtiment dont il est propriétaire. « J’étais dans le groupe Kieffer. Mais je ne m’entendais pas trop avec mon frangin. Donc j’ai repris ici. Mais je me suis dit, le jour où j’en aurais marre du bricolage, ce sera l’occasion de se lancer dans le vin ». En 2005, il en a eu marre. Il s’est lancé dans le vin.
Luc Kieffer, des conseils grands crus
Dans sa cave, le septuagénaire propose une multitude de vins, venant des 4 coins de la France. Il ne vend que ce qu’il boit, et ne comptez pas y trouver les mêmes nectars qu’en supermarché. « Je sillonne encore la France, notamment dans le Rhône, dans le Languedoc. Je cherche toujours, dans chaque région, les meilleurs vignerons », revendique-t-il. Également passionné par la cuisine, il n’est pas avare de bons conseils pour ses fidèles clients : « J’ai une dizaine de personnes par jour. C’est parfait. Ici, elles cherchent l’originalité ». Pour attirer le chaland, Luc Kieffer fait aussi relais colis. Pour lui, le vin, c’est la joie, le plaisir de la dégustation et du contact avec les vignerons. « Beaucoup sont devenus des amis. Sur chaque bouteille, je peux mettre un visage. D’ailleurs, ceux qui se passionnent pour la gastronomie, c’est eux qui font du bon vin », confie-t-il, l’œil pétillant.
Celui qui n’a jamais acheté une seule bouteille en grande surface l’affirme, il n’est pas près de s’arrêter : « Qu’est-ce que je ferais sinon ? Là, entouré de mes bouteilles, je me sens bien, je me lève de bonne humeur tous les matins ». Après tout, seule la passion guide ses pas, et non l’appât du gain : « Si ça me paie les vins de ma propre consommation, c’est déjà bien (rire) », conclut-il.
L’info en plus
Le père de Luc Kieffer, Alfred, a été maire de Eichhoffen (comme son père avant lui), puis sénateur du Bas-Rhin, de 1968 à 1977.
