Gérard Hug est un enfant de Biesheim, la commune du Centre-Alsace dont il est maire depuis 10 ans. La politique, un domaine qui a rapidement guidé son parcours : « Il faut dire que c’était assez simple, dans la mesure où mon père était déjà maire de Biesheim (rires). Mais je suis entré tardivement dans la partie élective, j’ai toujours privilégié ma profession », soutient-il.
Sa vie professionnelle a démarré en 1974, après un diplôme en comptabilité, dans le secteur de l’aménagement et équipement. Néanmoins, il a fini par bifurquer vers celui de l’habitat : « J’ai créé avec un collègue le groupe Domial, un grand bailleur social. Je l’ai quitté en 2010 pour me consacrer à mes fonctions électives ». À cette époque, il est adjoint au maire à Biesheim, et dans le SIVOM, devenu depuis la Communauté de Communes d’Alsace Rhin Brisach. Ce n’est qu’en 2014 qu’il est devenu maire. « Aujourd’hui, je cumule les fonctions de président de la Communauté de Communes et de maire », conclut-il.
Une carrière politique démarrée sur le tard donc, mais loin d’être courte pour autant. L’élu a su durer, cumuler les fonctions. Car il aime ça, la politique : « C’est vrai, parce que je touche à beaucoup de domaines d’activité », finit-il par reconnaître, ajoutant « il faut tout le temps avancer, négocier, toute la journée. Le consensus, c’est sans doute cela qui me plaît le plus ». Mais son parcours ne s’arrête pas là. Il a également agi au niveau transfrontalier, nouant une étroite relation avec ses homologues allemands.
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Un Européen convaincu
Gérard Hug est notamment derrière la création d’un groupement européen de coopération transfrontalière, l’Eurodistrict, de son nom complet Eurodistrict Région Freiburg – Centre et Sud Alsace Eurhena. Il en a été le président pendant 4 ans. Cet organisme a pour mission la gestion de projets et d’échanges transfrontaliers. En plus de cela, il est impliqué dans le Conseil rhénan, ou encore dans le Comité de suivi Interreg Rhin Supérieur. « On est obligé d’avoir une ouverture vers le Rhin pour réunir les Alsaciens et les Allemands, favoriser les échanges », justifie-t-il.
Cette politique d’ouverture a permis la naissance de nombreuses infrastructures, comme Art’Rhena, sur l’île du Rhin : « Quand j’étais jeune, on allait à l’île du Rhin. C’était notre lieu de promenade, de villégiature. Mais on l’a perdu. Alors j’ai voulu lui redonner son fast », clame-t-il, nostalgique. Véritable succès, il a permis d’attirer de nouveaux habitants. Et des habitants, ce sont des travailleurs disponibles, donc des entreprises qui viennent s’installer plus facilement. De quoi, peut-être, compenser les secousses économiques, à l’instar de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. C’est aussi dans cette optique qu’a été créée la zone économique EcoRhena, à Nambsheim : « On ne se fait pas d’illusions, on sait qu’on ne recréera pas le même nombre d’emplois. Mais je suis optimiste », martèle-t-il.
Optimiste au point de rempiler pour de nouveaux mandats, alors que se profilent les élections municipales en 2026 ? « Je n’ai pas encore fait d’annonces officielles. Mais j’aurai 70 ans en 2026. Il est temps que je pense à moi, et à ma famille », répond-il. Biesheim et la Communauté de Communes d’Alsace Rhin Brisach vont peut-être devoir se chercher un nouveau dirigeant.
L’info en plus
Le parcours de Gérard Hug en faveur de la coopération franco-allemande a été récompensé en novembre 2024 par la Staufermedaille, l’une des distinctions les plus importantes du Bade-Wurtemberg : « C’était une grosse surprise. J’étais très fier d’avoir cette reconnaissance par nos amis allemands. Mais je le vois comme une récompense collective ».