Le centre de valorisation énergétique (CVE) est le radiateur de Colmar. Chaque jour, un ballet de camion s’y déroule, apportant des ordures. 70 000 tonnes de déchets ménagers résiduels, d’erreurs de tri, et issus d’industriels y sont brûlées chaque année. Cela produit de la vapeur, qui est ensuite revendue au chauffage urbain de la ville. « pratiquement tous les bâtiments publics et les logements sociaux sont raccordés. Nous valorisons 75% de l’énergie produite et 65% du chauffage urbain est créée ici », explique Odile Uhlrich-Mallet, première adjointe au Maire, et présidente du SITDCE, le syndicat propriétaire du centre, qui regroupe 89 communes. Ainsi, sur le papier, l’incinération semble être une solution idéale. Elle réduit l’utilisation de ressources fossiles pour le chauffage, tout en éliminant des déchets.
Un système pionnier
Mais est-ce réellement écologique ? Cela produit également des rejets dans l’atmosphère et près de 12 000 tonnes d’imbrûlés, comme de la ferraille : « Mais tout ça, c’est valorisé, revendu, utilisé dans les travaux publics. Nous avons aussi un traitement des fumés servant à nettoyer les rejets », répond Sylvia Moron, directrice et ingénieur environnement du SITDCE. Les cendres, elles, sont mises dans des blocs de béton. « Et puis c’est quoi les autres solutions ? On ne peut plus mettre en décharge », ajoute-t-elle. Cette usine a en effet été créée en 1988 pour éviter d’avoir recours aux décharges, trop souvent saturées. Un système innovant à l’époque : « On était précurseur dans cette idée d’un chauffage urbain fonctionnant avec une usine d’incinération », explique fièrement Odile Uhlrich-Mallet. Une idée qui doit évoluer aujourd’hui. Les défis se multiplient, à commencer par la baisse des ordures ménagères, grâce au tri : « Par conséquent, nous devons trouver d’autres sources d’approvisionnement. Mais tant mieux ! Ça va dans le bon sens ».
Car au fond, alors que frappe la crise environnementale, la priorité reste la réduction des déchets.
L’info en plus
Le centre de valorisation énergétique revendique aussi une mission pédagogique, en étant ouvert aux classes scolaires pour des visites.