Le titre peut sembler trompeur. Mais il ne l’est pas tant que ça, puisque le roman contient en réalité deux sujets. Jean-Christophe Bas y évoque la mort de son père, mais aussi son tiraillement entre son attachement à une terre et sa volonté d’explorer : « C’est le sujet principal. C’est un voyage intérieur, pour comprendre ce dilemme qui m’a taraudé pendant 30 ans », explique l’auteur. « Ce livre m’a fait comprendre que ça pouvait être les deux ensemble », ajoute-t-il. Ancien haut fonctionnaire, il a parcouru le monde, habitant à Paris, Bruxelles, Berlin, New York. Puis, en 2006, à quelques minutes d’un rendez-vous déterminant, il a reçu un coup de fil lui annonçant le décès de son père. Il est alors retourné à Colmar pour les funérailles, faisant face par la même occasion à ce fameux dilemme. La Semaine où j’ai enterré mon père est une introspection qui devrait faire écho à bon nombre de personnes.
L’Alsace, terre d’ouverture vers d’autres cultures
Bien que Colmarien, les origines de Jean-Christophe Bas sont à chercher du côté d’Husseren-les-Châteaux, où sa famille « était établie depuis 2 ou 3 siècles ». L’auteur a été grandement nourri par la figure, convoquée dans le livre, de son grand-père. Un homme arrivé en Alsace en 1918, marié à une Alsacienne possédant un domaine viticole. Un homme maire de son village pendant 50 ans, résistant, député à la libération puis artisan de la construction européenne. « Avec l’uniforme, il a lutté contre l’Allemagne, mais a consacré les 40 dernières années de sa vie à la réconciliation franco-allemande », raconte-t-il. Cette histoire illustre sa pensée : « Ce livre, c’est aussi l’occasion de dire : on n’est pas soit Alsacien, soit Français, soit Européen, mais on peut être les trois en même temps », revendique Jean-Christophe Bas.