De l’armée à la poésie, vous avez un parcours pour le moins original ?
Oui, ça n’a rien à voir (rires). Ma mère est très littéraire, elle a fait une fac de lettres. Elle aime beaucoup la poésie et elle en écrit pour ses petits-enfants. Mon père, lui, est très sport. J’ai aussi un oncle qui était colonel à l’armée, et ma sœur était chez les chasseurs alpins. Alors, sans surprise, j’ai toujours voulu faire l’armée. Après le lycée, j’y suis allée, j’ai fait les préparations militaire-parachutiste à Pau. Ça m’a plu, mais je n’étais pas assez forte psychologiquement, et j’ai laissé tomber. Ensuite, je suis devenue assistante de direction. J’ai quitté ce poste en devenant maman. Aujourd’hui, j’écris, tout en étant à mi-temps serveuse à l’Écrin, à Soultzmatt.
Justement, l’écriture, c’est quelque chose qui vous intéresse depuis longtemps ?
Depuis mes 15 ans, je suis une grande lectrice et j’ai toujours écrit. L’an passé, j’ai rédigé mon premier roman, L’éclat de l’âme, destiné à un public jeune adulte. La sortie est prévue pour le mois de juillet, mais je suis déjà en train d’écrire le deuxième tome. L’histoire se déroule dans un univers dystopique, où un virus révèle la beauté d’âme, mais si on ment, ça se voit, car on est défiguré. Inversement, si on fait de bonnes actions, ça se voit aussi. J’ai beaucoup d’imagination, j’adore les histoires et j’aime transmettre. Si je vois quelqu’un rire ou pleurer en lisant mon livre, j’aurais gagné mon pari.
Vous êtes également derrière un recueil de poèmes, L’Actu Poésie, sous le nom de Sarah Cassiopée ?
Effectivement. Un ouvrage à destination des collégiens. J’ai obtenu l’approbation du ministère de l’Éducation nationale pour le proposer aux professeurs, afin qu’ils sensibilisent leurs élèves à la poésie. C’est le but du bouquin. Parler à ces jeunes de sujets qui les touchent, comme le harcèlement, les réseaux sociaux, les filtres, le racisme, la sexualité, à travers la poésie.

Je pense que si l’on commence d’une façon ludique, ensuite, on a envie de se pencher sur du Victor Hugo, d’aller plus loin. Finalement, certains établissements scolaires m’ont proposé de donner des ateliers de poésie, et j’ai écrit un deuxième recueil. Voilà où j’en suis. Sinon, j’ai aussi gagné plusieurs concours de nouvelles érotiques. Mais ça, c’est encore une autre histoire (rires).
Vous avez participé au livre collectif Mon Schweitzer de Francis Guthleben. Pourquoi avoir accepté ?
Parce que j’adore la philosophie du docteur. L’idée du respect de la vie, c’est quelque chose qui me parle beaucoup. Quand Francis m’a parlé d’Albert Schweitzer, j’ai potassé le personnage, même si j’en avais déjà entendu parler parce que je suis Alsacienne. J’ai fait le sentier Albert Schweitzer à Gunsbach. Je me suis plongé dans son époque, je me suis connecté à lui à travers ses idéaux. C’était un grand homme, une force tranquille.
En 2025, avons-nous encore beaucoup à apprendre de lui et de son éthique ?
Oh oui. On a tellement de leçons à tirer du passé, et pourtant, on refait éternellement les mêmes erreurs. Ce que je retiens de lui, c’est son engagement constant à respecter les autres et la nature, les différences. Il a accompagné beaucoup de monde dans la difficulté. Si nous étions aussi empathiques et humbles que lui, le monde irait beaucoup mieux. Albert Schweitzer a été un phare dans le monde. Il appelle à rester humain, toujours. C’est ça que j’aimerais transmettre.
