Pivoine a été fondée par Gérard Laucher dans les années 1980. Christelle et Delphine ont fait leur apprentissage ici. Cela fait désormais plus de 30 ans qu’elles y travaillent. « Moi, j’ai repris en 2010 quand il est parti à la retraite. J’avais fait un stage chez lui et je lui ai toujours dit : si vous vendez, je suis là ! Et un jour il m’a appelé », ajoute Magali Halay. Un accomplissement, pour celle qui a toujours voulu exercer ce métier : « C’est du vivant, donc c’est un plaisir et on ne s’ennuie jamais, en plus d’être créatif. Ne me mettez pas devant un ordinateur, sinon je meurs (rires) ». En rachetant le commerce, elle a aussi intégré un abri d’entraide et d’amitié. « Delphine est la témoin de Christelle à son mariage. Donc il y a la famille de cœur, mais elles et Pivoine, c’est ma famille de fleurs », résume la patronne avec poésie.

Une fleuriste moderne
Après le rachat, la Colmarienne a commencé à apporter sa touche, petit à petit. Les décorations à vendre à l’étage ont laissé place à des cours d’art floral. Ils ont lieu le vendredi soir ainsi que le samedi matin et après-midi. Mais la touche Magali Halay ne s’arrête pas là. En bas, au milieu des bouquets et des compositions, se trouvent des créations. Sur du nacre, des cœurs en bois et en ardoise, elle inscrit elle-même de petits messages : « Ce sont des choses poétiques, piquantes parfois, et ça plaît bien », explique-t-elle.
Cette boutique, c’est aussi une fleuriste qui a su s’adapter aux changements, notamment écologiques. « On recycle pas mal. Par exemple les fleurs qu’on n’utilise pas tout de suite, on les sèche et on les réutilise », confirme Magali Halay. Et ici, tout est fait à la main, hors de question d’acheter du tout fait. Même certains pots sont fabriqués sur place. Magali Halay a su faire évoluer cette institution locale avec son temps, et ainsi traverser les crises, pour que Pivoine puisse fleurir encore longtemps les rues de Colmar.