Elle est monumentale, d’une taille proche de celle d’une cathédrale. Mais il s’agit bien d’une collégiale. Ainsi, son entretien dépend non pas de l’État, mais de la Ville.
Et pour la première fois depuis une centaine d’années, des travaux de rénovation dans sa globalité sont lancés. Une multitude d’entreprises locales, comme Scherberich Monuments Historiques, sont impliquées pour lui redonner son faste. « C’est passionnant de participer à ça. Ça va bien au-delà d’un chantier, on est sur un ouvrage qui rayonne. C’est un voyage dans le temps », s’ébaudit Loïc Petit, le chef de projet en charge du suivi du chantier. Peintures, charpentes, tuiles, sculptures ou vitraux, rien n’échappera à ce chantier d’ampleur, qui devrait durer 6 ans et demi.

D’ailleurs, son coût est lui aussi d’ampleur : 18,4 millions d’euros. Résultat, autour de la Collégiale sur la Place de la Cathédrale, c’est tout un village d’échafaudages qui est né. « On ne remet pas à neuf. On va nettoyer, remettre en évidence des détails. La finalité de l’opération, c’est de mettre en lumière le patrimoine », explique-t-il.
Parmi les quelques éléments refaits, il y aura notamment des gargouilles, en raison d’une forte dégradation. « Pour les balustrades par exemple, des parties étaient cassées. Donc des pierres issues des mêmes carrières vont être taillées et y prendre position », complète Virginie Rault, directrice de l’immobilier et du patrimoine bâti.
« Ça va bien au-delà d’un chantier, on est sur un ouvrage qui rayonne. C’est un voyage dans le temps »
SAUVER LE PATRIMOINE, SAUVEGARDER LES SAVOIR-FAIRE
C’est là un autre point important du chantier. Dès que possible, les matériaux utilisés viennent des environs. Une partie de la pierre sera du grès jaune de Rouffach.
Autre exemple : les tuiles. Elles sont réalisées à la tuilerie de Niderviller, à l’ancienne, avec de l’argile issue du champ d’en face.

Les artisans, eux, usent des mêmes gestes que jadis. Ce chantier permet donc non seulement de sauvegarder le patrimoine, mais aussi de perpétuer des savoir-faire ancestraux. « Ils refont des gestes d’antan, pour permettre à la Collégiale de poursuivre son histoire pluricentenaire », se réjouit Virginie Rault.
Une longue histoire qui nécessite la présence d’archéologues sur le chantier, car il y a aussi un énorme travail scientifique à réaliser. « Et certains travailleurs ici ont des arrières-arrières-arrièresgrands- parents qui ont travaillé sur la Collégiale à l’époque. On retrouve des noms sur la pierre, la charpente, c’est exceptionnel ! », s’exclame-t-elle.
La Collégiale Saint-Martin ne semble pas avoir livré tous ses secrets. La ville a un peu plus de 6 ans pour les découvrir.

                                    
