lundi 20 mai 2024
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Nick Gardel – Criminel en trilogie

L’auteur de romans policiers vient de sortir Le chant du cygne, le dernier volet d’une trilogie – parce qu’il ne fait jamais de séries – sur deux enquêteurs qui auront subi bien des mésaventures, comme dans la plupart de ses livres qui conservent un côté burlesque ou décalé. Nick Gardel est un écrivain à l’humour cynique et plutôt cruel envers ses personnages. Il a publié 18 livres et il vit à Colmar.

Vous avez toujours eu une appétence pour l’écriture ?

Ah oui ! J’écris depuis que j’ai 15 ans, ça fera bientôt 40 ans. J’ai commencé par des nouvelles par-ci par-là, il y a eu des textes qui se sont perdus, d’autres qui ont été remaniés. Un jour, j’ai mis tout ça dans un recueil de nouvelles, je l’ai fait imprimer à quelques exemplaires, puis un peu plus d’exemplaires parce que je les ai finalement écoulés plus vite que prévu. J’ai sauté le pas et j’ai écrit un premier roman dont chaque chapitre était plus ou moins conçu comme une nouvelle.

Ensuite, vous avez laissé tomber la nouvelle au profit du roman !

Oui, je ne sais plus faire court. C’est frustrant d’abandonner très vite un personnage alors que moi j’aime le faire vivre, le faire évoluer, le mettre face à des contradictions ou des rebondissements. Ça s’étend même au-delà de ça : un jour j’ai rassemblé tous mes personnages dans un seul roman et je l’ai appelé Chorale.

Vous vous attachez beaucoup à vos personnages ?

Oui, énormément, qu’ils soient bons ou mauvais ! Il y a des personnages qui ne sont là que pour mourir dans le chapitre suivant et il y en a d’autres qui sont là pour représenter quelque chose ; s’ils restent en vie, ils peuvent réapparaître dans d’autres histoires.

Nick Gardel est auteur de romans policiers. Son dernier roman, Le chant du cygne, est sorti en août. / ©DR

Vous les tuez souvent ?

(rires) Je ne suis pas tendre avec eux. Il y en a certains qui, par essence, disparaissent.
Je m’interdis même la préservation des personnages sous prétexte que je les aime bien. Leur durée de vie dépend uniquement des besoins de l’histoire. J’aime beaucoup prendre le contrepied de ce qui aurait pu être prévu. Par exemple : je fais une première histoire où il y a un personnage principal et son compère qui lui donne la réplique. Si je reprends le personnage secondaire dans une autre histoire, leur amitié n’apparaît plus forcément. Ou alors, si j’écris deux aventures sur le même personnage principal, il se peut que dans la deuxième il soit en retrait sur l’action. Ça évite qu’une seule personne ne vive que des avanies et des histoires alors que c’est très peu réaliste. Une aventure d’accord, deux ça devient louche, trois c’est qu’il l’a cherché. C’est aussi pour ça que je ne m’arrête qu’à des trilogies, pour que ça reste crédible.

Justement, votre dernier roman, Le chant du cygne, est la fin d’une trilogie !

Oui, il signe la fin des aventures de Jean Anders et Jean Davis, un duo d’enquêteurs.
On me reprochait souvent de terminer trop rapidement mes romans. Là, je me suis pris le temps d’écrire deux épilogues sur la question « que deviennent-ils ? ». Techniquement, je devrais arrêter d’utiliser ces personnages. Pour le prochain, j’ai la vague idée de reprendre une SDF qui passait par là. C’est toujours dans un souci de cohérence, je me permets de réutiliser des personnages à condition qu’ils ne soient pas parachutés de nulle part.

La plupart de vos romans se passent dans un milieu urbain. Pourquoi ?

Sans doute parce que j’ai grandi à Paris, puis lorsque je suis arrivé en Alsace avec mes parents, nous avons emménagé à Strasbourg. Je vis à Colmar, j’adore Paris, c’est comme une seconde ville pour moi…mais je ne voudrais surtout plus y habiter. J’ai aussi eu la chance d’écrire un des épisodes du Poulpe, une série créée par Jean-Bernard Pouy qui a la particularité d’avoir un auteur différent à chaque livre, mais toujours le même personnage.
J’y emmène le Poulpe, qui s’appelle Gabriel Lecouvreur et qui habite Paris, au marché de Noël de Colmar, même si je réinvente quelques lieux. En fait, toutes mes histoires ne se passent pas dans les villes, Droit dans le mur se déroule dans les contreforts des Vosges
En réalité, je me suis inspiré de La Forge à Wintzenheim où je travaille comme enseignant.
Laisse tomber est un bouquin basé sur les habitants d’un immeuble qui se trouve au 8 Allée Bartholdi, une adresse que j’ai inventée.

Une autre de vos passions est la musique !

Oui et, d’ailleurs, j’y fais référence dans la plupart de mes romans. Par exemple, Jean Anders et Jean Davis dans Le chant du cygne sont une référence au groupe de rock Yes dont le chanteur principal Jon Anderson a quitté le groupe et a été remplacé par Jon Davidson. Très souvent les noms de mes personnages sont des francisations de chanteurs de groupe de rock que j’aime bien. J’ai écrit un roman dont les têtes de chapitre sont les 18 morceaux d’un album, un autre avec toutes les chansons d’un CD de Genesis. Mon méchant principal dans Droit dans le mur s’appelle Friedrich Königin, chef de la secte des Vifs d’argent : Friedrich pour Freddy, le vif d’argent est l’autre nom du mercure et Königin est la traduction germanique de Queen, une allusion plus ou moins subtile à Freddy Mercury, le chanteur de Queen. C’est comme ça que je fonctionne.

 

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