dimanche 6 octobre 2024
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Fessenheim – Le musée Victor Schoelcher dans « le berceau de la famille »

Son nom est cité dans les livres d’histoire comme celui qui obtint l’abolition de l’esclavage en France, mais ses origines alsaciennes sont méconnues, de même que ses autres combats : depuis 2015, le musée Victor Schoelcher retrace son œuvre à Fessenheim. Anissa Bouihed, responsable du Pôle culturel, nous y invite.

Quel est le lien entre Victor Schoelcher, journaliste et homme politique né à Paris en 1804 (mort en 1893), et Fessenheim ?

Anissa Bouihed : C’est le berceau de la famille Schoelcher depuis le 17e siècle. Son père Marc est né à Fessenheim et a émigré à Paris pour fonder sa famille. La manufacture Schoelcher produisait de la porcelaine ici, et vous en trouverez une collection dans le musée. On sait que Victor est resté attaché à l’Alsace même s’il n’y est pas revenu, car il a montré publiquement son engagement contre l’annexion de l’Alsace par la Prusse.

Que trouve-t-on parmi les collections du musée ?

Outre la centaine de visuels, des livres originaux publiés par Schoelcher, des journaux, des lettres manuscrites, des objets d’époque sont exposés. Nous avons voulu retracer sa vie, de ses origines à son entrée au Panthéon, un hommage que la France lui a rendu en 1949, où il a tenu à être accompagné de la dépouille de son père.

Des collections d’objets du 19e siècle en lien avec la famille Schoelcher. / ©Dr
Victor Schoelcher est un grand homme mais ses combats sont peu connus…

Il a toujours refusé les honneurs, même pour l’abolition de l’esclavage. Il a aussi soutenu le courant féministe, défendu l’école gratuite et laïque pour mettre fin au travail des enfants, il a milité pour l’abolition de la peine de mort, la liberté de la presse… La muséographie permet de revenir sur son siècle aussi, parce qu’il a connu plusieurs empereurs, des rois, et l’établissement durable de la République pour laquelle il s’est battu toute sa vie.

Anissa Bouihed et deux autres guides peuvent conduire les visites. / ©Dr
Comment sont nés ses engagements ?

Il est issu d’un milieu assez aisé à Paris, et il a commencé comme commerçant de porcelaine avec son père. Il avait une vingtaine d’années pour son premier voyage aux Amériques et il s’est retrouvé témoin direct sur la terre de l’esclavage, qu’il a raconté dans des lettres et des livres.

Ouvert du mardi au samedi de 14h à 17h, tarif plein 4€. Escape game à partir de 12 ans (2 à 8 joueurs) et visites guidées en groupe : renseignements 0389620328. Le musée fait partie de la Route de l’esclavage, www.abolitions.org.

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