lundi 8 juillet 2024
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André Hermann – « Touche-à-tout » du sport bien-être

Que dire de cet homme aux mille et une vies sportives ? Enseignant, préparateur physique, sportif de haut niveau, aujourd’hui « coach sport-bien-être ». Depuis sa petite commune de Zimmerbach, proche de cette montagne où il aime s’évader depuis sa plus tendre enfance, le mieux est encore de le laisser se raconter, sur fond de liberté, plaisir et de douceur de vivre.

André Hermann, nombreux dans le milieu du sport en Alsace vous connaissent ou ont eu le plaisir de vous côtoyer lors d’événements sportifs majeurs. Mais peu parviennent véritablement à résumer en quelques mots la richesse de votre parcours. Comment vous définissez-vous ?

André Hermann : Question compliquée. Simplement, peut-être, comme un homme passionné, un « touche-à-tout » qui aime partager cette passion du sport qui m’anime depuis mon enfance. Depuis tout jeune, le ski, le volley, l’athlétisme, le football ont rapidement fait partie de ma vie. Et c’est très certainement pour cela que c’est devenu mon cadre professionnel. C’est ainsi très naturellement que je me suis d’abord dirigé vers une carrière de professeur d’éducation physique et sportive. C’était d’une certaine façon une voie toute tracée, en accord avec mes passions, avec pendant vingt-cinq ans l’exercice, aussi, de la fonction de délégué Union Nationale du Sport Scolaire dans la région de Colmar. Ou de moniteur de ski à Val d’Isère, puis aujourd’hui encore dans la Vallée de Munster, dans la station du Schnepfenried. J’ai aussi été maître-nageur (sourit-il, ndlr) mais c’est une activité que je n’exerce plus.

Vous citez le ski : l’occasion pour vous, aussi, de participer à des événements majeurs, sur le plan national ou même international…

André Hermann : C’est vrai. Comme entraîneur de la section ski de compétition des Amis de la Nature de Munster de 1986 à 1992 et de la section sport études ski du Lycée Bartholdi de Colmar. Mais, pour aller dans le sens de votre question, peut-être plus particulièrement en ski de rando compétition, comme lors du Raid Blanc, imaginé par des personnes comme Thierry Sabine, le fondateur du Paris-Dakar ou Alain Gaimard, le créateur du Raid Gauloises. À l’époque, en 1986, leur projet était d’initier un événement qu’ils qualifiaient « d’hors du commun, avec, comme terrain d’expression, la montagne, le ski, l’endurance, pour sportifs aguerris ». Une sorte de Dakar des neiges. Et puis, surtout, avec mon collègue d’EPS Christian Zingle, il y a eu La Pierra Menta, l’une des compétitions les plus difficiles au monde, qui se tient dans le Beaufortain, et qui regroupe chaque année plus de 200 cordées de 2 skieurs. Un événement incroyable.

La montagne comme complice. / ©Documents remis
Et puis, doit-on citer encore le cyclisme, le basket, le foot… Combien de vies avez-vous eues ?

André Hermann : (Il sourit encore, ndlr) J’avoue : j’ai également été président de club section VTT des Amis de la nature de Munster ou officié comme coach sportif, dans les deux derniers sports que vous avez mentionnés. Comme préparateur physique du SR Colmar Foot ou du club de basketball de Kaysersberg en National 1 et 2. Mais aujourd’hui, je suis davantage tourné vers le sport plaisir.

Le sport plaisir ?

André Hermann : Oui. C’est une conjonction de plein de choses, que je développe au regard de mon expérience de sportif. Vous savez, lorsque vous arrivez en âge de prendre votre retraite, vous avez encore quelques années à profiter. Et l’activité physique est, selon moi, le premier médicament de notre longévité. Jusqu’au côté mental ou nutritionnel. La retraite, même si je n’aime pas ce terme, est perçue par de nombreuses personnes, jusque-là très actives dans leur vie professionnelle, comme une forme de coupure, pas toujours évidente à gérer. Disons que le sport plaisir permet à des gens de poursuivre une activité, de se ressourcer, de partager. À leur rythme. En écoutant leur corps.

Des prédispositions sportives s’imposent-elles néanmoins ?

André Hermann : Non. Toute personne quel que soit son âge ou son parcours de vie peut s’adonner au sport plaisir. Pour vous donner un exemple, récemment encore, nous avons participé avec ma femme et des amis au Trail de Val d’Isère en juillet ou, comme nous le faisons depuis six ans, à des « Bike holidays », non loin de Rimini, en Italie. Un concept particulièrement séduisant où des gens de tout niveau peuvent participer. Sur les cinq groupes existants, j’ai forcément pris l’option sportive avec un ami expérimenté. Mais d’autres vont prendre l’option détente, avec un coach adapté à leur niveau, visiter des lieux culturels, aidés de vélos électriques qui permettent de reposer les organismes. Dans le sport plaisir, les gens doivent trouver leur bonheur, à leur rythme. C’est une façon très personnelle d’appréhender l’activité physique. Vous n’êtes pas en compétitions avec les autres. Vous êtes à l’écoute de vous-même. Le Grand Tour d’Alsace à vélo s’intègre d’ailleurs dans une logique similaire. Celle du plaisir, du partage et de l’écoute de son corps.

Diriez-vous que le vélo électrique a permis à des personnes de retrouver une activité sportive douce, là où l’âge leur rendait la chose difficile par le passé ?

André Hermann : Oui. Indéniablement. Il a aidé des personnes qui ne le pouvaient plus, pour des raisons d’âge ou de santé, par exemple, à se remettre en selle. Et cela agit très clairement sur leur mental. Il n’est aujourd’hui plus rare de croiser des gens qui, grâce à cette aide électrique, partent même déjeuner le dimanche sur la Route des Crêtes avant de redescendre dans la vallée. C’est une forme de pratique nouvelle, qui ne laisse personne sur le côté de la route. Même dans la vie de tous les jours, le nombre d’actifs se rendant désormais en e-bike à leur travail ne cesse d’augmenter : parce que vous n’arrivez plus au travail essoufflé ou en eau, parce que le trajet devient un moment de détente, voire de convivialité avec d’autres collègues.

Colmar et sa région, terre de sport, de vélo, donc ?

André Hermann : Disons que, même si d’autres pays limitrophes font encore mieux que nous, nous sommes sur la bonne voie. Beaucoup est déjà fait et, à l’approche de la journée mondiale de la bicyclette, le 3 juin, on ne peut que s’en féliciter.

Christophe Nonnenmacher

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