lundi 9 décembre 2024
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Histoire de Froeude de Mona Høvring

Un livre qui suspend le temps et qui offre au lecteur une bulle d’évasion délicieuse. Éditions Notabilia.

C’est le moment de se plonger dans ce petit trésor de Mona Høvring. Durant quelques heures vous allez oublier ce qui gronde à l’extérieur tant ce récit est un moment de réjouissance absolue, inattendu et réconfortant. Dans cette petite maison rose aux volets verts vivent trois enfants. Frœude, grand chenapan dégingandé, son grand frère, Serge Œudippe, un drôle de coco au cœur tendre et leur petite sœur, Eva, une pitchounette mignonne à croquer. Dans cette maison on ne trouve pas vraiment de parents. On y croise parfois Auguste Augustis Vulgaris, un père épris de liberté préférant la musique et les escapades en mer à la vie de famille. Quant à la mère, elle est partie du jour au lendemain pour entrer dans les ordres, se contentant d’envoyer une carte postale une fois l’an que Froeude garde précieusement dans une boîte Tupperware au fond du congélateur. Drôle de tableau de famille, me direz-vous. Pourtant tout se passe bien dans cette maison où les enfants gèrent le quotidien de main de maître. Un beau jour pourtant au bras du père, jonchée sur une cylindrée puissante, surgit une nouvelle amoureuse qui fait irruption dans la vie de la maison. Bien entendu la dame n’est pas commune. Demona des Javus a obtenu son diplôme d’acupunctrice par correspondance, change de couleur de cheveux suivant son humeur, de taille en fonction de ses émotions et n’hésite pas à vociférer dans un langage fleuri, MAIS surtout elle a juré de ne plus jamais rire. Et parce que Froeud sait que la présence d’une mère même complètement loufoque est bien plus réconfortante qu’une carte postale une fois par an, il va œuvrer pour que Demona retrouve son rire.

C’est un roman drôle et tragique à la fois. De cette famille décalée, on pourrait se sentir étranger et pourtant elle nous rappelle bien des sujets qui viennent faire écho à nos intimités. Dans ce presque conte, décalé juste comme il faut, on rit, mais on s’émeut aussi. L’écriture vive et la liberté de ton permettent des pirouettes qui donnent au texte une vraie substance. Bref on est sous le charme et on redemande des histoires savoureuses comme ça.

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