François Langlo, pourquoi avoir relancé le Critérium de Colmar ?
Pour plusieurs raisons. Historique, d’abord, parce que les critériums ont longtemps occupé une place importante dans le cyclisme, notamment au sortir de la guerre. C’était, pour les coureurs, un moyen d’arrondir leurs fins de mois, les équipes n’étant pas encore salariées. Et puis, cela leur permettait de travailler leur image auprès du public. Mais avec la professionnalisation du sport, cet esprit s’est un peu perdu et beaucoup de ces courses ont périclité. Quant à Colmar, c’est une forme de clin d’oeil à l’histoire, son critérium ayant été, avant 1999, une épreuve en alternance avec Mulhouse où l’Allemand Jan Ullrich vint pour sa dernière édition.
Jacques Calvet, dans son ouvrage Mythe des géants de la route, écrivait en 1980 que « les demandeurs de critériums viennent surtout vérifier la matérialité des êtres extraordinaires que le récit sur la course en ligne leur a vantés ». Est-ce encore vrai ?
Oui, les critériums ont toujours cet esprit populaire, et les champions ne sont pas dans la même bulle sécuritaire et médiatique que sur le Tour de France. Rien n’interdit ici de se prendre en photo avec eux ou même faire quelques tours de piste à leurs côtés.
C’est ce que proposons d’ailleurs cette année à nos partenaires féminins et à leurs collaboratrices, en amont de la course officielle qui est inscrite au calendrier de l’UCI, avec le concours du Club de Sainte-Croix et de l’Entente Cycliste de Colmar, dont les deux dirigeants sont nos vice-présidents.
Le passage du Critérium en plein coeur du Parc du Champ de Mars reflète-t-il symboliquement vos ambitions futures ?
Disons que nous avons déjà réussi à passer l’épreuve de l’UCI, de la DNCG et surtout du public, grâce à un travail remarquable de notre comité directeur, de nos partenaires et de l’ensemble des bénévoles qui nous soutiennent. Après, vous dire qu’on ne rêve pas d’avoir le vainqueur du Tour de France serait vous mentir. Mais nous n’en sommes pas encore là. Prochaine étape, se rapprocher d’un budget à six chiffres en 2025 pour rehausser encore le plateau hommes et en constituer un féminin.
Christophe Nonnenmacher