Comment le Domaine a-t-il évolué depuis les premières bouteilles de 1949 ?
Rémy Adam : on est passé de 3 hectares de vignes à une vingtaine. Et en 1995, on a été précurseur dans l’œnotourisme. À l’époque, tout le monde nous disait « mais pourquoi vous vous embêtez à faire des dégustations et des cours d’œnologie ? ». Aujourd’hui, 45% de notre chiffre d’affaires se réalise en cave.
La diversification, c’est la clé ?
Oui. En tout cas, on a toujours eu à cœur de valoriser le vin d’Alsace par plein d’actions différentes. On participe à plusieurs salons en France, dont le Salon de l’Agriculture de Paris. Je crois que je suis d’ailleurs le plus vieil exposant d’Alsace ! On n’a jamais attendu que le client passe nous voir. C’est à nous de partir à sa rencontre.
Combien de gammes de vins comptez-vous aujourd’hui ?
Cinq : les vins de Tradition, de Prestige, les Grands crus, les Crémants d’Alsace et les Vendanges Tardives. Chacune se décline en plusieurs cépages emblématiques. Pour nos Grands Crus, ce sont le Riesling, le Pinot Gris et le Gewurztraminer, cultivés dans trois des plus prestigieux Grands Crus d’Alsace : Kaefferkopf à Ammerschwihr, Schlossberg à Kaysersberg et Hengst à Wintzenheim.
Quelle a été votre meilleure année ?
Il y a eu une vraie euphorie en l’an 2000. On changeait de siècle, de monnaie… Les gens se sont lâchés ! Beaucoup ont dépensé leurs derniers francs. Je me souviens qu’on devait même refuser des commandes. C’était fou !
Votre fils, Théo, vient de vous rejoindre. Quelle pierre apporte-t-il à l’édifice ?
Il booste le commerce à l’export. Il y a deux ans, on a décroché un très beau marché en Italie. Globalement, en Europe, on aime bien le vin d’Alsace. Mais à mon sens, les vignerons alsaciens sont trop humbles.
Ils se sous-estiment par rapport à d’autres terroirs reconnus comme la Bourgogne. Pourtant, c’est ici qu’on a la plus belle région viticole au monde !
Vous parliez des salons. Où peut-on vous retrouver prochainement ?
À la Foire européenne de Strasbourg, du 6 au 15 septembre prochain. Ensuite, on enchaînera les salons de vignerons indépendants à Clermont-Ferrand, Lille, Lyon, Paris puis en Belgique. Et en fin d’année, on aura un stand au Marché de Noël de Colmar. On vous attend !
La question
2024 sera-t-elle une bonne année ? À la veille des vendanges, qui débuteront d’ici quelques semaines, « le millésime se présente bien », assure Remy Adam. Hopla, y‘a plus qu’à !
Salomé Dollinger