Tout a commencé dans un garage. Celui des parents de Vivien Remond. Il y a 12 ans, il a découvert de nouvelles bières, notamment américaines, aux styles peu présents sur le marché français. Alors il s’est lancé : « C’était à la cool. Je faisais des brassins de 50 à 100 litres, que je buvais avec mes copains », se souvient-il. Peu à peu, il s’est professionnalisé, avec des brassins de 500 litres. « Au bout d’un an, j’ai rencontré Enzo, mon associé. C’est un sacré travailleur, il m’a obligé à bosser un peu plus », explique-t-il en riant. La Sainte Cru a pris de l’ampleur. Ils ont construit une brasserie, passant à 2 000 litres, avant de déménager à Colmar. Leurs bières sont vendues dans toute l’Alsace, mais aussi à Nantes, à Paris, à Lyon. Parmi leurs secrets, un ADN décalé : « On a l’énergie d’un groupe de rock, sans les compétences. Du coup, on s’est orienté vers le brassage (rire). Nos inspirations, c’est le punk-rock, la pop culture ». Quant aux bières, 80% du houblon vient de Nouvelle-Zélande, de Californie et de l’Oregon. Des houblons « punchy », avec des notes de fruits exotiques.

Des crus médaillés
Aujourd’hui, la marque dispose d’une équipe de 15 personnes, et de deux établissements à Colmar, signe qu’elle n’a jamais cessé d’investir. « Sur les 3 dernières années, on n’est pas loin des 3 millions d’euros injectés », assure le gérant. Et cela paie, comme le prouve sa gamme pour la grande distribution, des boissons médaillées dans plusieurs catégories aux World Beer Awards 2024. Ces investissements lui permettent aussi de réduire son impact environnemental : « On a prévu un futur bâtiment avec 1 200 m² de panneaux solaires, couvrant près de 80% de notre consommation ». Une brasserie dans l’ère du temps donc, qui doit son succès à ses bières rocks, festives et conviviales. Parce que, « quand même, la bière, ce n’est pas un produit sérieux ».
L’info en plus
La brasserie Sainte Cru a pour projet un partenariat avec une usine de micro-méthanisation. En rachetant le gaz créé, elle espère être quasiment autonome d’ici 3 ans.