Avant de se transformer en personnage historique, Karen Chataigner a fait de l’improvisation théâtrale pendant près de 15 ans.
Jusqu’au jour où cette « grande gueule » comme elle aime se définir, a eu envie de parler de choses plus personnelles et sensibles. Elle s’est mise à écrire, et à défendre ses textes avec des seuls en scène, puis à se former au théâtre, à la dramaturgie. Elle a écrit deux seuls en scène, les jouant partout en Europe francophone.
Elle y a évoqué sa vie, son homosexualité : « Sauf que certains m’ont insulté, ils pensaient que j’allais les contaminer, qu’on voulait que tout le monde soit lesbienne. Ce qui ne me dérangerait pas (rires) », explique-t-elle avec humour. Ces épisodes l’ont poussé à aller plus loin dans son écriture, pour faire de l’humour sérieux, sur des sujets délicats, tabous.
Un humour sérieux, pour libérer la parole
Pour écrire ces textes, elle a aussi dû échanger avec nombre d’experts. Une démarche qui l’a amenée à rencontrer Béatrice Barbus.
Sociologue du sport, elle a été la première femme à être présidente d’un club sportif professionnel masculin en France. « Elle m’a dit qu’elle allait inaugurer une statue d’Alice Milliat à Paris et elle m’a demandé de venir en Alice », se rappelle la comédienne. La place des femmes oubliées, voilà un sujet qui l’intéresse.
Alors elle a décidé d’en faire un spectacle dans lequel Alice Milliat raconte sa vie tumultueuse et la façon dont elle a révolutionné le sport : « C’est comme ça que j’ai créé Merci Alice ! Ce spectacle, ce sont des pépites de chocolats d’humour dans un grand cake dramatique. C’est ce qui donne le goût », promet-elle. La pièce a d’ailleurs été jouée dans des fédérations sportives, où des femmes se sont reconnues dans cette histoire, preuve que le chemin est encore long.
Karen Chataigner, elle, ne compte pas s’arrêter là. Elle prépare déjà une nouvelle pièce, Le Bruit des Portes, sur les violences infantiles. Une nouveauté prévue pour début 2026.
L’info en plus
Karen Chataigner jouera son spectacle Merci Alice ! au centre RiveRhin de Village-Neuf ce vendredi 14 mars.
