jeudi 21 novembre 2024
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Horbourg-Wihr – L’histoire d’une cité gallo-romaine prospère

La commune haut-rhinoise est connue pour être l’une des grandes agglomérations civiles de l’époque gallo-romaine dans notre région. Depuis le XVIe siècle, de nombreux historiens et archéologues se sont succédé pour révéler l’histoire de cette cité.

Au Néolithique, déjà, les populations s’intéressent au site où se trouve l’actuelle commune d’Horbourg-Wihr : « Il y a une présence humaine avérée en 7 000 avant Jésus-Christ, puis une présence celte, gallo-romaine, une présence au Moyen-Âge et à la Renaissance », affirme Jacques Foissey, Président de l’association ARCHIHW (Association d’Archéologie et d’Histoire de Horbourg-Wihr). Pendant quatre siècles, les Romains occupent cette terre en raison de sa proximité avec l’Ill et le Rhin, protégée de la pluie par les massifs des Vosges et de la Forêt Noire. Horbourg-Wihr était, vraisemblablement, une agglomération majeure de la région (4 000/5 000 hab.). Elle connaît, pendant les deux tiers du IIe siècle, un essor important : « On a retrouvé les traces d’une forte activité artisanale, mais aussi des pierres venues d’autres pays, des bijoux exceptionnels, des amphores, dont une de Lybie, ce qui révèle la richesse des habitants », énumère Jacques Foissey.

Jacques Foissey, à gauche, et Manuel Vinolo, à droite, lors de fouilles en 2015. /©DR

Le débat autour de la cité perdue, Argentovaria

Mentionnée pour la première fois au IIe siècle de notre ère par le géographe Ptolémée, Argentovaria est une cité antique de grande importance placée en centre-Alsace, à hauteur de l’actuelle Colmar, entre l’Ill et le Rhin. Depuis le XVIe siècle, la majorité des historiens estiment que la ville de Horbourg pouvait prétendre à ce titre. Après des siècles de fouilles dans la région, un seul autre prétendant sérieux peut rivaliser : la commune de Biesheim-Oedenbourg. La question reste toujours ouverte : « Nous avons trouvé des pierres et des tuiles de l’époque, mais aucune n’affirme expressément l’emplacement d’Argentovaria », précise le président.

Fouilles du pasteur Émile Alphone Herrenschneider en 1884. /©DR

Trésors archéologiques

En 1543, la mise au jour des vestiges antiques commence avec l’humaniste Beatus Rhenanus. Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, le pasteur Émile Alphonse Herrenschneider, passionné d’histoire et d’archéologie, entreprend des fouilles. D’autres encore ont participé aux découvertes archéologiques d’Horbourg, comme Charles Bonnet, jusqu’à la création en 1991 de l’association ARCHIHW. Depuis 30 ans, elle réalise bénévolement des fouilles qui ont déjà permis de retrouver des sites majeurs : un temple romain en 2004 ou l’un des plus beaux puits romains d’Alsace actuellement exploré sous une école. D’autres excavations seront encore organisées, notamment à l’occasion de travaux de voirie qui pourraient révéler l’emplacement du premier château des comtes de Horbourg : « Des lieux à fouiller, on en a pour 100 ans : il reste des caves, le jardin rue des écoles et même des lieux qui n’ont pas encore été répertoriés », confie Jacques Foissey. Peut-être qu’une future découverte pourrait enfin lever le doute sur la mythique cité d’Argentovaria.

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