C’est un fait : depuis les années 1970, la floriculture locale n’a cessé de plier sous la force commerciale des producteurs néerlandais, colombiens ou kenyans.
La faute à une agriculture intensive, à des frais de transport réduits, à une préoccupation a minima nonchalante pour les enjeux environnementaux. Mais « depuis 4-5 ans, on observe un regain d’intérêt en France pour des fermes comme la nôtre », note Pauline Feschet.
« Le respect du vivant, des cycles naturels, le bon sens paysan, la production biologique, locale et de saison, afin de valoriser et de magnifier la fleur. »
Pour quelle raison ? Une prise de conscience nouvelle, mais plus certainement encore une flambée des coûts de l’énergie que peine à amortir nos voisins bataves. En produisant sur place, « nous devenons très compétitifs avec une qualité de fleurs produites qui leur est bien supérieure », sans compter que « certaines espèces voyagent mal, comme les dahlias ou zinnias ». Fleuristes, restaurateurs et hôteliers y trouvent très rapidement leur intérêt, jusqu’à l’accès à de nouvelles variétés, dont l’ammobium ou la verveine de Buenos Aires.
Journées du patrimoine
Bluema, c’est l’histoire d’une rencontre entre trois passionnés aux parcours complémentaires : Laurence, quatrième génération des semenciers Vesper, Pauline, « paysan-chercheur », Adrien, venu de la production audiovisuelle et du monde des start-up. Leur philosophie est commune : « Le respect du vivant, des cycles naturels, le bon sens paysan, la production biologique, locale et de saison, afin de valoriser et de magnifier la fleur ». Bluema produit ses propres graines en sus de celles, plus rares, venues d’une ferme florale tchèque, établit ses semis, plants, à l’abri de serres centenaires, repique au champ, irrigue avec le souci du raisonné et s’adaptent à de nouvelles demi-saisons imposées par les aléas climatiques.
Les particuliers, à leur tour, suivent, et repartent de la ferme mains fleuries les samedis matin quand ils ne participent pas à des ateliers saisonniers. Cette découverte, cet apprentissage, Bluema les ont partagés encore, à l’occasion des journées du patrimoine, les 21 et 22 septembre.
Des contes et des projets y ont été crées, comme celui d’ «implanter des haies autour de nos parcelles pour créer des îlots de biodiversité » en milieu semi-urbain. Histoire de poursuivre cette aventure hors champ, où la passion et le beau fleurissent le long du sentier de la Bleich.
Le chiffre
200 En millier, le nombre de tiges vendues, pour objectif annuel.