lundi 20 mai 2024
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Kaysersberg – Une passion solidement harnachée

Sarah Fallay-Rigal exerce le métier de sellier-harnacheur depuis 2018. Passionnée d’équitation depuis sa tendre enfance, la jeune femme est aussi amoureuse des savoir-faire ancestraux.

Les chevaux ont toujours été le fil conducteur de mon parcours ». Sarah Fallay-Rigal est cavalière régulière depuis l’âge de 10 ans, à force de « tanner » ses parents. Après des études d’archéologie et un sujet de mémoire qui a trait aux écuries, elle décide finalement de bifurquer vers un métier plus manuel, mais toujours proche du monde équin. Elle passe un CAP sellier-harnacheur à La-Roche-sur-Yon en Vendée, est embauchée directement après à l’Écomusée d’Alsace, puis elle décide de voler de ses propres ailes en créant sa société Equestrement vôtre en 2018.

D’abord à Colmar, son atelier déménage à la pépinière d’entreprise à Bergheim, puis à Kaysersberg, depuis le mois de février, où Sarah Fallay-Rigal a enfin « son » local avec plus d’espace. Elle travaille pour des particuliers et des centres équestres, pour des créations et des réparations. Elle crée des selles et des brides sur mesure pour des chevaux qui ont des morphologies un peu différentes, ou pour des gens qui souhaitent des produits personnalisés.

Les outils du sellier n’ont pas beaucoup évolué depuis le début du XXème siècle.
©Julie Giorgi

Un savoir-faire traditionnel

Elle propose également des stages spécifiques pour les cavaliers et non cavaliers. Via son site internet et la plateforme Wecandoo, les stagiaires peuvent apprendre à réaliser un tablier, une pochette, une ceinture… « Cela permet de sensibiliser les consommateurs sur les tarifs. Ils prennent conscience du travail, du temps nécessaire et du prix élevé des matières premières », explique la jeune femme. Toujours passionnée d’histoire et d’archéologie, Sarah Fallay-Rigal a réussi à intégrer cette dimension dans son métier. Elle réalise actuellement une bride d’officier datant de 1940. Elle travaille sur des pièces des deux guerres mondiales pour des particuliers ou des associations qui font des reconstitutions historiques. Cela ne lui demande pas d’effort particulier, car la sellière a appris à travailler le cuir de façon traditionnelle. « Tous les livres de sellerie datent du début du XXème siècle et les outils n’ont pas beaucoup évolué depuis. L’un deux, la griffe à molette est même encore graduée en pouce français », précise Sarah Fallay-Rigal. Toujours en quête de savoirs, elle se forme actuellement sur le collier de culture qui sert à la traction animale. Un matériel qui nécessite une technique particulière qui n’est pas enseignée dans les CAP de sellerie. Or, Sarah Fallay-Rigal a des demandes de la part de certains viticulteurs locaux qui reviennent à cette méthode traditionnelle. « Les viticulteurs en biodynamie utilisent ce type de labour pour ne pas tasser les sols. ». 

L’info en plus

Equestrement vôtre ouvrira ses portes à l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art les 5, 6 et 7 avril prochains. Au menu : des stages et la découverte de l’atelier de sellerie.

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