vendredi 22 novembre 2024
AccueilLES ACTUSAutour de MunsterOrbey - Héloïse Martin touche du bois

Orbey – Héloïse Martin touche du bois

Elle est diplômée depuis 5 ans et restaure les meubles de différentes époques en touchant à la structure, marqueterie, sculpture, finition et le nettoyage de bronzes. On a visité L’essence du bois, son atelier.

Son parcours est atypique, d’abord un bac L option Arts plastiques, mais après un stage qui se passe mal au musée Unterlinden de Colmar, elle change de voie.

Elle entre à l’école Boule, l’une des plus grandes écoles d’art et de design en Europe, puis passe son diplôme des métiers d’art à Toulouse, avant de se lancer dans la restauration de meubles, sa passion depuis l’âge de 13 ans : « Ce qui m’a touché, c’est l’histoire que transmettent les meubles. Très souvent ceux que je restaure ont une valeur sentimentale, et ce qui m’a toujours passionné c’est la finesse du travail. Par exemple, avec les moyens qu’on avait au XVIIIe siècle, on faisait des choses très précises, très minutieuses. Je trouve que cela serait dommage de ne pas transmettre cet héritage », lance la colmarienne de 28 ans.

Héloïse Martin s’adapte à la technique de l’époque de création des meubles qu’elle restaure. / ©Eric Genetet

Matière noble

On ne sait pas forcément de quelle époque datent nos vieux meubles, souvent ils ont traversé plusieurs générations. Héloïse aime connaître leur origine. Son travail va au-delà de la restauration.

Et puis surtout, elle s’adapte à la technique de l’époque de création du meuble, elle respecte son style ; il y a des meubles style Louis XVI époque Louis XVI, mais aussi des styles Louis XVI fabriqués 3 siècles plus tard : « Ce sont des choses que je dois prendre en compte, je dois adapter les techniques, les types de vernis. Là, je suis en train de faire un vernis au tampon, c’était une méthode de vernissage moins courante à partir du XIXe. C’est pour ça qu’il est très important d’avoir une notion de l’histoire du mobilier ». Le plus vieux meuble qu’elle a restauré est un coffre du XVIe siècle : « Je venais de commencer ce métier, ça m’a fait quelque chose ».

Le tournage ainsi que la sculpture lui permettent d’effectuer des commandes sur-mesure comme la restitution des cavaliers d’un jeu d’échecs. / ©DR

Lorsqu’elle pose le dernier clou, elle se sent fière du travail accompli, « la pièce est repartie pour 50 ans », dit avec fierté cette jeune femme heureuse d’exercer un métier qui la passionne et de travailler le bois : J’aime cette matière brute qui va être transformée et sublimée par les mains de l’artisan.

Cette année, je souhaite développer la création d’objets ».

lessencedubois68.fr

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